lundi 26 octobre 2009

Le football aussi, c’est sérieux

Des hommes politiques, du football, des blagues potaches et un soupçon de mauvaise foi : voici des recettes efficaces pour un regard décalé sur l’actualité politique française. Petit échantillon des similitudes les plus flagrantes entre deux mondes parallèles.



1- Le Paris Saint-Germain : Jean Sarkozy

« L’empereur est le résultat d’une élection, Eugénie est le résultat d’une érection. » Voilà ce que Prosper Mérimée écrivait en 1853 à propos d’Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III.

On pourrait aisément en dire autant du Prince Jean, lui qui ne doit sa carrière politique qu’au job occupé par Papa. Place privilégiée, bien sûr, même si le principal intéressé feint de l’ignorer [1]. C’est un peu comme quand le fils de la maîtresse vous cassait les couilles en CP mais que c’est quand même vous qui finissiez au piquet pour avoir ragé et fini par lâcher un petit « Ta mère la pute » aussi désobligeant qu’inconscient. Et ce p’tit con qui la ramène à la récré : « C’est pas facile d’être le fils de la maîtresse ». Ben tiens.

Comme Jean Sarkozy, le PSG est un club sans âme, sans histoire, créé artificiellement en 1970. De petites difficultés au démarrage, une remontée en 1974, et voilà le club de la capitale présent au sein de l’élite du football français depuis 35 ans.

35 ans, c’est l’âge auquel Jean Sarkozy briguera la Présidence de la République…avant de renoncer, faute de compétence et de talent. D’ici là, Jean aura enfin été nommé président de l’EPAD en 2012, profitant de la cohue médiatique générée par la réélection de son père et le PSG aura dangereusement flirté avec la relégation une année sur deux, tout en remportant cinq coupes de France et trois coupes de la Ligue.

Cette analogie tombe bien : Nicolas II, qui n’apprécie pourtant que modérément les losers, (en témoigne l’affection qu’il porte à coach Ray [2]) est un supporter invétéré du club de la capitale. Définitivement, Paris est magique.



2- Le stade de Reims : Valery Giscard d'Estain

La filiation vous saute aux yeux, non ? Bon d’accord. Et pourtant, ces deux-la n’ont que cinq ans d’écart (VGE est né en 1926, le stade de Reims en 1931). Reims, club mythique des années 1950, nous fait chaque année le coup du retour vers l’élite…et finit par redescendre en National. Reims, comme VGE, c’est l’éternel revenant. C’est le club qui fait pondre une fois par an à l’Equipe un article pourri en page 2 du style « Reims : retour vers le futur ? »

Reims, pour nos arrière-grand-mères, c’est le club qui a perdu deux fois en finale de Coupe d’Europe face au Real puis…plus rien. VGE, c’est un peu la même histoire : une élection présidentielle gagnée à 48 ans puis…plus rien. Ou plutôt, si. Une avalanche de retours en cascade ratés, de la défaite de 1981 au come-back avorté de 1995 (si, si, il y a pensé, le bougre), en passant par la faiblesse de sa plume, étalée à la face du monde lorsque paraît Le Passage, en 1994.

Pour la petite histoire, à l’heure où VGE fantasme sur Diana, le stade de Reims végète en National, à la 4ème place et rêve d’un retour vers les sommets qui ne viendra jamais. Destins liés, on vous dit. Sûr qu’à la mort de Giscard, le stade rémois trouvera une parade du genre liquidation judiciaire pour faire hara-kiri.



3- Le Grenoble Football Club 38 : Bernard Tapie

10 défaites en 10 matchs, ça classe direct un club dans le high-level des nullités de l’Europe. D’autant que le GF 38, avec son stade flambant neuf et son président sorti tout droit du générique de PES (Kazutoshi Watanabe), avait suscité l’admiration de la planète France-Football en accédant à la 1ère Division (Ligue 1-Orange, c’est pour les lyonnais) en l’espace de quelques années. Manque de pot, le club vient d’ores et déjà de valider son ticket gagnant pour la Ligue 2. Pour un club créé en 1997, autant de remous en si peu de temps, c’est déjà pas si mal.

Un parallèle politique s’impose : Bernard Tapie, l’homme qui a chuté aussi vite qu’il était monté, n’incarne-t-il pas le GF 38 de la scène politique française ? Ok, je vois déjà vos petites langues fourchues s’aiguiser « Mouais, Tapie c’est l’OM, un point c’est tout ! ». Que nenni.

Une ascension fulgurante, une victoire aux européennes de 1994 1994 (12,03%, les radicaux de gauche ont du mouiller leur slip, un ministère, un destin made in Berlusconi et…VA-OM. Assurément pire qu’une descente en Ligue 2, je vous l’accorde, mais le GF 38 est loin d’avoir dit son dernier mot et peut prétendre à une rechute en National dés la saison prochaine. De là à imaginer Ljuboja tenir la vedette au théâtre du Chatelet et Bazdarevic dans le rôle du commissaire Valence, il n’y a qu’un pas. « C’est sérieux la politique ». Le football aussi, Bernard.



4- L'Olympique de Marseille : Lionel Jospin

Là, c’est l’évidence. Les losers magnifiques. Les éternels perdants. Les Poulidor de l’ère moderne. L’OM n’a plus rien gagné depuis 16 ans. Jospin n’a jamais rien gagné, si ce n’est les législatives de 1997.

Et pourtant. Pourtant, la France du football continue de vouer une admiration sans limite à ce club, qu’on supporte « à la vie, à la mort ». Même la douce période Baka-Chapuis-Sakho n’a pas entamé l’ardeur du peuple marseillais qui continua de se ruer sur les gradins du Vélodrome pour admirer la justesse technique de l’attaquant ivoirien. Parallèlement, depuis le 21 Avril, la grande famille de la gauche française continue de se chercher un leader pour succéder à Yoyo. Pour les socs-dems, Jospin, c’est l’homme qui n’aurait jamais du perdre.


Jospin ne reviendra pas en 2012, et l’OM ne sera plus jamais couronné champion de France. « Mektoub », comme on dit à Marseille.



5- L'OGC Nice : Charles Pasqua

« Escrocs, mafieux, putes, camés, messieurs les Ch’tis, bienvenue à Nice ». Pas de doute, les supporters niçois savent manier l’autodérision. Néanmoins, leur banderole d’auto-flagellation reste infiniment moins drôle que celle déployée par leurs homologues parisiens.

Une autodérision que maîtrise également Charles Pasqua. Petit florilège : « Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent » où encore « La démocratie s’arrête là où commence la raison d’Etat ». Affaire du siège de GEC-Alsthom Transport, affaire de la Sofemi, affaire du casino d’Annemasse, affaire de la Fondation Hamon, ventes d’armes à l’Angola, l’homme est connu des magistrats. Pour le coup, pas besoin de créer de nouveaux fichiers pour rechercher le bonhomme, qui n’a définitivement rien à envier à la pègre niçoise.

Bon, c’est vrai, le parallèle avec l’OM aurait pu apparaître légitime, mais restons sérieux, on ne peut pas incarner Jospin et Pasqua dans le même post. D’ailleurs, Nanard himself serait intéressé par le rachat de parts de l’OGCN et ça, c’est quand même pas anodin.



6- Paris Foot Gay : Bertrand Delanoë

Parce qu'il fallait la faire. Reste à savoir quel homme politique correspond au Créteil Bébel.











Chan Touk Touk


[1] Jean Sarkozy a notamment déclaré au Point le 15/10 « Lorsque l’on s’appelle Sarkozy, les choses sont parfois plus difficiles »

[2] En 2008, quelques heures avant la décision du Conseil fédéral de maintenir Ray, Nicolas Sarkozy aurait déclaré « Le maintien de Domenech à son poste participerait à la désespérance française. Une idée bien de chez nous : tout foire et tout reste en place »

3 commentaires:

  1. Menthos.....à la menthe26 octobre 2009 à 14:14

    ahhhh!!!
    enfin du post décalé comme on les aime!

    J'aurais lié Chirac et Auxerre: la France campagnarde capable de triompher sur le plan national mais incapable de s'imposer à l'échellon européenne
    Balladur et Bordeaux: un club de couilles molles, hautain, méprisant et méprisable qui fait tâche dans le paysage
    Saint Etienne et Arlette: parce qu'y a guère que des mineurs qui peuvent s'identifier à club et parce que l'âge d'or est passé. Mais pas les vieux cons irréductibles et dogmatique. Tous les voyants sont au rouge chez les verts

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  2. super article mais tu as oublié la comparaison entre notre grand president nicolas 1er et l'olympique lyonnais! le club enervant et méprisant qui gagne sept titres consécutifs car il n'y a pas d'opposition en face!! le parallele avec Nico est edifiant, a quand un gourcuff à gauche pour faire tomber le despote qui file tout doucement vers de nouveaux titres?

    bonne continuation dans l'attente de nouveaux articles aussi décalés!

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  3. Gourcuff à gauche???

    no way! C une une gueule d'ange bien propre sur elle, consensuelle à tendance pédale
    c le gendre idéal qui rassure plus qu'il ne dérange, bien rentré ds le moule, qui fait pas de vague, ni d'étincelle
    c un jeun pop', avec le pull en cachemire autour du coup, beau gosse, besogneux mais sans génie
    Gourcuff est Waucquiez

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